CSRD : les enseignements d’Orange partagés lors du Sommet sur l’Évaluation de l’Impact

EN BREF

  • Publication des rapports d’impact par de grandes entreprises, notamment Orange.
  • Introduction de la directive CSRD imposant des obligations de responsabilité sociétale des entreprises.
  • Double matérialité : impact sociétal et environnemental à considérer par les entreprises.
  • 50 000 entreprises concernées, avec un seuil d’application à 50 millions d’euros de chiffre d’affaires.
  • Focus sur les enjeux sociaux et enjeux environnementaux dans les rapports d’impact.
  • Interventions lors du Sommet sur l’Évaluation de l’Impact par des spécialistes comme Clémence de Pomereau et Ludivine Chevy de Lavison.
  • Évolution du processus de reporting durable au sein d’Orange jugé « titanesque ».
  • Discussion sur une éventuelle atténuation des obligations liées à la CSRD.
  • Objectifs de la CSRD : harmonisation de l’information extra-financière et neutralité carbone.

Lors du Sommet sur l’Évaluation de l’Impact, la directrice RSE du Groupe Orange, Ludivine Chevy de Lavison, a partagé les défis rencontrés dans la mise en œuvre du reporting de durabilité exigé par la directive CSRD. Cette réglementation impose aux entreprises de réfléchir non seulement à leur impact sociétal et environnemental, mais également à ce que leur environnement extérieur exerce sur leurs activités. Orange a identifié 16 enjeux matériels et 32 IRO (Impacts, Risques et Opportunités) grâce à un dialogue avec plus de 130 parties prenantes. La directrice a souligné que la donnée extra-financière devient tout aussi cruciale que la donnée financière, en indiquant un besoin d’adaptation continue dans ce processus complexe. Des mesures d’atténuation des obligations de reporting sont actuellement à l’étude au niveau européen.

Lors du Sommet sur l’Évaluation de l’Impact, le Groupe Orange a partagé ses premières expériences et enseignements tirés de la mise en œuvre de la directive CSRD. Alors que les entreprises sont appelées à renforcer leur responsabilité sociétale et environnementale, le rapport d’impact d’Orange souligne les défis rencontrés et les solutions adoptées dans le cadre de cette nouvelle réglementation. À travers des témoignages et des analyses, l’événement a mis en lumière l’importance de la double matérialité et l’impact de cette directive sur la stratégie des entreprises européennes, notamment dans les domaines environnementaux et sociaux.

Comprendre la directive CSRD

La directive CSRD (Corporate Sustainability Reporting Directive) représente une avancée significative dans le cadre de la RSE. Transposée en France à la fin de 2023, elle impose à près de 50 000 entreprises en Europe, dont environ 3800 en France, de publier un rapport de durabilité. Ce rapport doit aligner les activités des entreprises sur les objectifs de développement durable et favoriser une transparence accrue en matière de reporting extra-financier.

Un aspect central de cette directive est la notion de double matérialité, qui exige des entreprises qu’elles évaluent non seulement leur impact sociétal et environnemental, mais aussi la manière dont ces facteurs influencent leur propre activité. Cette approche incite les acteurs économiques à penser de manière systémique, en intégrant des enjeux tels que les changements climatiques et les inégalités sociales dans leur stratégie.

Retour d’expérience d’Orange

Au sommet, la directrice CSR Governance & Trust d’Orange, Ludivine Chevy de Lavison, a souligné l’importance de l’expérimentation et du pragmatisme dans la mise en œuvre du reporting imposé par la CSRD. Orange a récemment publié son premier rapportd’impact, dans lequel 16 enjeux matériels et 32 IRO (Impacts, Risques et Opportunités) ont été identifiés. Ce rapport a été élaboré grâce à un dialogue rigoureux avec plus de 130 parties prenantes, y compris des employés et des partenaires externes.

Madame de Lavison a expliqué que l’entreprise avait appris en marchant, sans processus prédéterminé, ce qui a présenté des défis liés à la collecte et à l’organisation des informations nécessaires à la rédaction du rapport. Cette approche itérative, bien que difficile, a été jugée enrichissante et a permis d’engager un large éventail de parties prenantes dans le processus.

Les enjeux clés abordés par Orange

Dans son rapport, Orange a cherché à mettre en avant des enjeux sociaux et environnementaux majeurs. Parmi les questions sociales figurent les conditions de travail et l’égalité des chances, cruciales dans un contexte de changement organisationnel engendré par la CSRD. En ce qui concerne le volet environnemental, les préoccupations tournent autour de l’impact climatique et de la nécessité d’une réduction significative du bilan carbone.

L’ascension des entreprises de plus de 500 salariés et un chiffre d’affaires de 50 millions d’euros dès 2024, suivie des entreprises de taille intermédiaire d’ici 2028, a suscité des discussions sur les défis auxquels elles pourraient faire face. Avec environ 70 grandes entreprises françaises ayant déjà publié leur rapport d’impact, l’expérience d’Orange pourrait servir de modèle pour d’autres entreprises confrontées aux exigences de la CSRD.

L’importance de la gouvernance dans la RSE

La conférence a mis en avant la nécessité d’une gouvernance efficace pour soutenir l’engagement RSE au sein des entreprises. Selon Ludivine Chevy de Lavison, la donnée extra-financière devient primordiale au sein des comités exécutifs (Comex), tout autant que les données financières traditionnelles. Cela souligne l’évolution des mentalités au sein des entreprises, qui doivent désormais considérer la durabilité comme un élément central de leur modèle économique.

Clémence de Pomereau, consultante en stratégie chez E-cube, a également souligné que ce processus complexe mais valorisant permet une véritable évolution dans la gouvernance des entreprises, contribuant à un meilleur alignement des valeurs et stratégies avec les attentes sociétales.

Pragmatisme face à la complexité

La mise en œuvre de la CSRD a été qualifiée de « processus complexe mais enrichissant ». Dans ce contexte, l’importance du pragmatisme a été mise en avant. Les discussions au sein de l’équipe d’Orange ont révélé des moments de tensions, mais aussi un engagement substantiel de la direction, y compris du président du groupe et du DRH, qui ont personnellement commenté le premier rapport d’impact. Cela démontre une prise de conscience croissante de l’importance de la RSE et de la volonté d’engager des actions significatives.

Avec la volonté de simplifier le reporting, le groupe Orange a pris des mesures importantes en matière de respect des délais et de sortie de la première phase de leur tunnel CSRD, rentrant dans une nouvelle dynamique d’adaptation et d’innovation.

Une simplification des obligations en perspective

La réglementation européenne CSRD, jugée complexe, pourrait voir ses obligations atténuées. Ce débat est actuellement mené par la Commission européenne, qui envisage de relever les seuils d’imposition à 1000 salariés, excluant ainsi environ 80 % des entreprises, ce qui serait un vrai soulagement pour les plus petites structures. Ces discussions autour de la simplification des obligations sont essentielles, car elles toucheront des millions d’employés et des milliers d’entreprises en Europe.

Cependant, le débat reste ouvert sur le seuil qui devrait être fixé, certains soutenant un seuil de 500 salariés, tandis que d’autres évoquent un seuil élevé à 3000 salariés pour favoriser une plus grande inclusion, tout en maintenant la rigueur de la réglementation dans les grandes entreprises.

Les enjeux d’ordre pratique : le cadre du reporting

Le reporting environnemental devient une priorité pour assurer une bonne gouvernance et la transparence des activités. Le cadre établi par la CSRD vise à harmoniser et standardiser la qualité de l’information extra-financière fournie par les entreprises. Cela comprend des actions pour flécher des capitaux vers des activités vertueuses et améliorer la trajectoire des entreprises en les rapprochant des objectifs de neutralité carbone.

Cet engagement vers une gouvernance durable doit également permettre une comparabilité entre les entreprises sur ces sujets critiques, renforçant ainsi la confiance des investisseurs et des clients. À ce titre, le rapport d’Orange pourrait servir de modèle pour d’autres entreprises cherchant à s’engager sérieusement dans leur responsabilité sociétale.

Défis à relever pour une transition efficace

Alors que la première vague de reporting selon la CSRD se profile, des défis demeurent. La complexité du processus de collecte d’informations et le besoin d’adapter la gouvernance d’entreprise pour qu’elle soit véritablement efficiente restent des préoccupations majeures. La question de l’audit des données et de leur vérification par des tierces parties est également cruciale pour garantir l’intégrité et la qualité des informations publiées.

Les discussions autour des besoins d’audit et de la sécurisation des données vont se poursuivre. Selon certains experts, l’objectif de réduire de 70 % le nombre de data points pourrait rendre le processus encore plus complexe. Il faudra donc naviguer habilement entre simplification et nécessité de preuves tangibles dans le reporting.

Avenir du reporting et de la CSRD

La direction d’Orange a exprimé sa volonté de développer un plan de vigilance pour mettre en œuvre son premier rapport. Cela inclut une meilleure collaboration avec les partenaires et les experts métiers pour ajuster les valeurs, évaluer efficacement les risques et mieux identifier les sources d’impact. La sensibilisation, l’éducation et le partage des meilleures pratiques sont essentiels pour que les employés soient également acteurs de ce changement.

Les entreprises, comme Orange, doivent se préparer à affronter un paysage économique en mutation qui exige transparence et responsabilité. La CSRD va ainsi pousser un certain nombre d’entre elles à repenser fondamentalement leur manière de travailler, de communiquer et d’intégrer les considérations sociétales et environnementales dans leur stratégie.

Conclusion anticipée sur la nécessité d’une transformation durable

La CSRD et ses implications pour les entreprises imposent une transformation profonde des mentalités et des pratiques. Le retour d’expérience d’Orange au Sommet sur l’Évaluation de l’Impact illustre les défis à surmonter dans cette transition vers une durabilité réelle. Bien que le chemin soit semé d’embûches, les engagements pris témoignent d’une prise de conscience croissante de l’importance d’une gouvernance responsable et durable.

Témoignages sur CSRD : les enseignements d’Orange partagés lors du Sommet sur l’Évaluation de l’Impact

Lors du dernier Sommet sur l’Évaluation de l’Impact, la directrice CSR Governance & Trust du groupe Orange a souligné les défis majeurs rencontrés dans la mise en œuvre des exigences de la directive CSRD. Elle a affirmé qu’« on a appris en marchant sans mettre en place de processus déterminé », faisant référence aux difficultés à recueillir des données fiables et à les hiérarchiser.

Lors de cet événement, il a été mentionné qu’Orange a déjà identifié 16 enjeux matériels et 32 IRO (Impacts, Risques et Opportunités) dans son premier rapport. Cela a nécessité un dialogue approfondi avec plus de 130 parties prenantes pour évaluer les différents impacts, illustrant le degré d’engagement nécessaire pour répondre aux exigences de durabilité.

Un autre point mis en avant a été la notion de double matérialité. La directive CSRD nécessite que les entreprises évaluent non seulement leur impact sur la société et l’environnement, mais aussi comment ces facteurs externes influencent leur activité. Cette démarche a été qualifiée de “super GPS” pour guider l’évolution des modèles économiques vers une durabilité accrue.

Les intervenants ont également évoqué la transformation de la gouvernance des entreprises face à ces nouvelles obligations. La directrice d’Orange a déclaré : « Nous avons du chemin à parcourir très honnêtement, mais la donnée extra-financière devient aussi importante que la donnée financière au Comex », soulignant ainsi l’importance croissante des reports de durabilité dans la stratégie globale des entreprises.

En ce qui concerne le processus d’évaluation et de reporting, il a été indiqué que ce dernier est perçu comme à la fois complexe et enrichissant. La représentante d’Orange a souligné les maîtres mots de ce processus : pragmatisme et simplification. Elle a ajouté que des discussions avaient eu lieu avec les commissaires aux comptes pour rendre ce système d’évaluation plus accessible et compréhensible.

Enfin, des réflexions sont en cours au niveau de la Commission européenne pour simplifier les obligations de reporting, ce qui a été accueilli avec prudence, car cela pourrait alléger la charge pesant sur les entreprises tout en maintenant l’intégrité du processus de durabilité.

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